05 raisons pour lesquelles je travaille désormais pour la télévision

25 janvier 2015

05 raisons pour lesquelles je travaille désormais pour la télévision

W.B. pleine interview avec un député.
En pleine interview avec un député. La politique aussi aime la télé. (c) un ami à moi.

Pour ceux que ça intéresse, j’ai changé de médias et de couloir. Je ne suis plus journaliste à La Nouvelle Expression depuis le mois de novembre 2014. Je travaille désormais pour une chaîne de télé. Spectrum Television. Les intimes peuvent l’appeler  STV (lire «es ti-vi»).

 

 1.Permettre au plus grand nombre d’être mieux informé.

Les faits me démentiront peut-être. Cependant par intuition, j’ai la conviction que la télévision est en train de s’imposer comme LE média dans le contexte camerounais. Le média que consomment les ménages sans modération. À peu près toutes les familles, même dans les campagnes, peuvent acquérir un petit écran et avoir accès au signal hertzien. Le public en presse écrite reste spécifique et constitué d’élites. Tout le monde ne peut pas acheter un journal à 400 francs CFA pour s’informer. Soit dit en passant, je n’ai aucun respect pour la radio privée telle qu’elle se déploie à Yaoundé. Elle manque de consistance. D’importants investissements ont été faits dans le domaine de la télévision ces dernières années par des intérêts privés. Mais les antennes restent vides. Je considère qu’il s’agit d’une opportunité important d’apporter au plus grand nombre davantage d’information afin de faire avancer la démocratie et l’État de droit.

 

2. Relever le défi de faire du journalisme dans les journaux télévisés au Cameroun.

Oui, cette phrase est cohérente.Je ne me rappelle plus très bien du jour. Mais l’événement se tenait à l’amphi Hervé Bourges de l’ESSTIC au campus de Ngoa-Ekelle où Marcel Amoko de Kalak FM avait organisé un débat auquel participait le géo-politiste Stéphane Akoa. Ce dernier a commis un lapsus révélateur alors qu’il expliquait le nivellement de la culture vers le bas. Son lapsus, un néologisme : la canaldeuisation de l’information. Comprendre que l’information que la plupart des gens consomme ne va pas plus loin que ce que propose (ou proposait) la chaîne Canal 2 International. À savoir les faits divers proches littéralement des fameux «chiens écrasés».

À côté de cette tendance, on a le modèle de la CRTV (lire «Ci-Ar-Ti-Vi»). L’office public de radio-télévision qui entretient des relations ouvertement incestueuses avec le pouvoir et qui bassine les téléspectateurs incrédules de comptes rendus officiels. Il faut aussi évoquer les albums photos de personnalités endimanchées parquées dans des salles de séminaires ou de colloques de renforcements des capacités de ceci ou de cela. Tout sauf de l’info.

Je reconnais que certaines émissions d’entretien ou de débat se tiennent relativement bien. Mais à l’exception d’Equinoxe TV qui travaille à faire un JT à peu près normal, la section information à la télévision m’a semblé être un couloir à investir afin de sortir de la «critique non constructive» pour me frotter à la réalité du terrain. Un défi dérisoire dans d’autres contextes sans doute. Mais quand une journaliste considère que les députés, les sénateurs et le préfet sont des membres du gouvernement et que cela est diffusé à l’antenne, il y a urgence.

 

3. Faire connaître mon travail au plus grand nombre.

Après quelques trois mois derrière le banc de montage, je peux dire que ce n’est pas la chose la plus facile. À la vérité, je ne m’attendais pas à mieux. Je reste persuadé que c’est bien pour ma carrière d’être à la télé. Pourquoi ? Pour deux raisons. La première est l’intuition. Je ne crois pas être à mesure d’éclaircir davantage ce point… La seconde est relative au besoin que j’éprouve de développer ma capacité de narration. Je l’ai fait en travaillant dans la presse écrite quotidienne, je continue à le faire. Je suis en charge de la rédaction de newsducamer.com, comme certains d’entre vous le savent. Il faut que je puisse aussi raconter des histoires sur d’autres canaux. Et la télévision n’est pas le moindre d’entre eux. J’aimerais également faire de la radio. Mais l’organisation des stations de radio à Yaoundé est à chier non professionnelle.

 

4. Gagner plus, ah oui.

C’est mercantile, je le sais. Les raisons professionnelles ne sont évidemment pas les seules qui m’ont motivé à quitter la presse écrite. Encore qu‘il faudrait qu’on sache à quel moment le journaliste a fait vœu de pauvreté et d’indigence ! À La Nouvelle Expression, j’ai eu des collègues et des responsables de la rédaction aimables à tout point de vue. Si ça ne tenait qu’à leurs personnalités et à l’ambiance générale de travail, je serais resté dans cette entreprise. Mais STV proposait un léger mieux en plus de l’opportunité de développer ce que j’ai indiqué du point 1 au point 3 ci-dessus. Comme je suis un épicurien, j’ai accepté leur offre.

 

5. Faire plaisir à ma famille. En commençant par ma petite amie. Comme ma mère et sans doute mon père, mes frères et sœurs, mes tantes, etc. elle comprenait difficilement qu’on puisse valablement être journaliste si on se limite à être un gratte-papier. J’ai fait de la résistance pendant les deux ans passés dans la presse écrite. On me demandait même de travailler pour une radio. Que les radios à Yaoundé soient de la merde incapables de payer des salaires, on s’en fout. L’image du journaliste est restée la même dans l’imaginaire collectif. Un micro et/ou une caméra. Un point c’est tout ! Au fil du temps, j’ai fini par me laisser convaincre. Difficile d’être le seul à avoir raison quand tout le monde se trompe !

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Commentaires

Dieretou
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Sympathique le billet.

Bon vent dans ton nouveau travail! ;)

Mylène
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Byen bonjou William. Télé, radio et presse écrite peuvent aussi être complémentaires, tout est une question de temps et d'envie. Je te souhaite beaucoup de réussite pour ce nouveau pan de ta carrière.

William Bayiha
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Merci Mylène. (Byen Bonjou ! ça j'aime. )