Un premier ministre à la barre !
- Une première sous Paul Biya
Cela s’est passé ce 20 février 2013 dans une des salles d’audience du tribunal criminel spécial à Yaoundé. Si vous n’êtes pas Camerounais, vous n’allez sans doute pas tout comprendre. Mais n’hésitez pas à suivre les liens. Bon je disais que c’est une première qu’un chef du gouvernement soit traîné devant la justice au Cameroun de Paul Biya. Il est accusé de détournement de fond en coaction avec un ancien secrétaire général de la présidence de la République. La cause ? ils auraient fait pression pour que l’Etat attribue un marché d’audit à un cabinet d’expert sur la gestion qui était faite de l’ancienne compagnie aérienne Cameroon Airlines. L’audit a pourtant été réalisé et les résultats ont même été sévère envers l’équipe dirigeante de la Camair à l’époque (2004). La justice soupçonne l’ancien premier ministre Ephraïm Inoni d’avoir pris des pots de vin pour attribuer ce marché. Conséquence, lui, le secrétaire général de la présidence et le patron du cabinet d’audit sont accusés d’avoir détourné l’argent destiné à réaliser cet audit. La somme querellée s’élève à 287 400 000 francs. Mais je répète que l’audit a été réalisé.
Une opinion parle de chasse aux sorcières. Le président Biya chercherait à donner au peuple l’impression qu’il s’occupe des affaires du pays en traînant ses anciens collaborateurs dans la boue. La théâtralisation est poussée à son paroxysme, continue cette opinion, par le fait le pouvoir de Yaoundé communique sur l’Opération Epervier comme si les accusés étaient déjà coupables. Des affaires de détournement présumé barrent la Une du quotidien de service public désormais affidé au pouvoir alors qu’en même temps, le Cameroun est victime de la folie terroriste des membres de Boko Haram. Quelles sont les priorités ? Enfin bref, pour ce qui est de l’ancien premier ministre Inoni, il est en prison depuis le 16 avril 2012. Donc 10 mois après son interpellation, il assiste à une première audience. Un peu comme si la justice l’a d’abord interpellé avant de commencer à faire des enquêtes. Commentaires tendancieux mis à part, on marche quand même sur la tête dans mon pays.
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