Arrestation de l’artiste Joe La Conscience à Yaoundé

Article : Arrestation de l’artiste Joe La Conscience à Yaoundé
Crédit:
9 novembre 2012

Arrestation de l’artiste Joe La Conscience à Yaoundé

L'artiste engagé
Cette photo de Camer.be montre Joe revendiquant contre la modification de la levée de la limitation des mandats présidentiel garantie par l’ancienne constitution.

L’ambassade des États-Unis réagit à la supposée arrestation de l’artiste engagé Joe La Conscience.

C’est à travers un bref communiqué parvenu à la rédaction de votre quotidien ce jeudi que l’ambassade des États-Unis à Yaoundé a donné sa version des faits par rapport à la supposée arrestation de l’artiste Joe La Conscience.

« Un individu qui se fait appeler Joe La Conscience a été aperçu assis devant l’ambassade des États-Unis le 06 novembre et il exhibait des affiches réclamant des réformes politiques au Cameroun. L’équipe de sécurité de l’ambassade a tenté de l’approcher mais il n’a pas réagit. Comme sa démarche restait pacifique et sans conséquence pour le bon fonctionnement de l’ambassade, l’équipe s’est retirée sans plus. Quelques temps plus tard, un véhicule est arrivé, des individus y sont sortis et ont parlé avec  M. La Conscience. Puis, il est s’en est allé. » Ce communiqué arrive deux jours après les événements relatés puisque visiblement, les officiels de l’institution diplomatique avaient le regard tourné vers des considérations d’ordre nationale. Le 06 novembre 2012 étant journée électorale aux Etats-Unis et donc dans l’ensemble de leurs représentations diplomatiques à travers le monde.

La version relayée par le site d’information camer.be est quelque peu différente. Joe La Conscience aurait été arrêté mercredi matin à l’entrée de l’ambassade des Etats-Unis où il avait entamé une grève de la faim un jour plus tôt. Les éléments de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) l’auraient embarqué vers une destination inconnue. La raison ? Pendant que les barons du parti au pouvoir célébrait les 30 ans du président Paul Biya à la présidence de la République, La Conscience a décidé de sortir tous les dossiers qui mettent le pouvoir de Yaoundé mal à l’aise. Il demandait l’application de l’article 66 qui exige la déclaration des biens du président de la République et de tous ceux qui nous gouvernent, l’arrestation de présumés détourneurs de la fortune publique. Il a même avancé des noms : Mendo Ze, Issa Tchiroma, Ama Tutu, Bekolo Egbe, Tabi Manga, Jean Jacques Ndoudoumou, Jacques Fame Ndongo. Sur les autres questions d’actualité Joe La Conscience a demandé au régime la publication des véritables résultats du dernier recensement de la population, la mise sur pied d’un véritable code électoral, la publication d’un calendrier électoral. Toujours sur les questions électorales, il a demandé qu’Elecam soit un organe électoral indépendant.

Le chapelet des revendications de l’artiste s’applique aussi aux structures du RDPC qui sont logées dans les salles des fêtes et les palais du pays, la libération de Paul Eric Kingue, l’ancien maire de Njombe-Penja, la restitution du bébé de Vanessa Tchatchou, la constitution du tribunal criminel spécial, l’interdiction de la Socam par l’application de l’arrêt de la cour suprême réhabilitant la CMC, l’application de la convention collective des journalistes et l’aide à la presse.

Du côté de la DST, rien ne filtre. Jusqu’à ce 08 novembre au soir, Joe La Conscience est resté injoignable. Des sources de l’ambassade reconnaissent que la personnalité de Joe La Conscience n’est pas un  inconnu à Bastos. Les Américains suivent son actualité comme ils le faisait naguère avec Lapiro de Mbanga. Le dernier coup d’éclat de cet artiste qui revendique également le statut de leader d’opinion date de septembre dernier. Il revendiquait la libération de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.

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