Le silence est impossible à Yaoundé
- Pendant ces fêtes de fin d’année, j’ai eu du mal à trouver un point silencieux dans la capitale camerounaise.
Le boucan a commencé dans mon quartier depuis au moins le 23 décembre 2012. Mon voisin, un DJ en herbe s’est donné tout le mal du monde pour nous servir les mixages des tubes ivoiriens et des anciens slows camerounais. Son manège commençait généralement vers 15 heures et se terminait autour de 23 heures. Exception notable quand même. Le 24 et le 31 décembre, le «Boy» nous a fait une fleur. Il a branché ses baffles et monté le volume de son mixeur dès les premières heures de la journée. L e jour de Noël et le 01er janvier, le même manège s’est poursuivi. Le vacarme que crachent ses haut-parleurs mal accordés ne me dirait rien si je ne devais pas supporter cette terrible migraine qui me prend tous les 18 heures quand je dois regagner mes pénates. Tout son chahut ne me dirait rien disais-je car en fait, le bruit est omniprésent à Yaoundé pendant la période des fêtes.
Dans les carrefours comme celui de Mvan à l’entrée sud de la ville, il y a un monde fou durant la semaine qui sépare les deux fêtes. Les bars, les alimentations et les boulangeries ne désemplissent pas. Et c’est pareil dans tous les quartiers. On ne s’entend pas parler. Même dans les taxis, si ce n’est pas une auto-radio qui vous importune, c’est carrément une passagère qui se met à chanter un cantique religieux à haute voix. Arrrh mais fermez-la un instant les amis, on sature !
Comme vous pouvez vous en rendre compte, les fêtes de fin d’année ne sont qu’un excellent prétexte pour parler de la nature bruyante de la capitale camerounaise. Les Camerounais semblent avoir peur du silence. C’est comme si l’absence de bruit les effrayait. Chez les jeunes la course est à celui qui ferait le plus de bruit autour de lui. Dernièrement, ma mère qui vit dans un village dans la région du Littoral m’a raconté que là-bas aussi la situation est la même. Donc même en campagne la quiétude a foutu le camp.
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