Grandes vacances : les «Mbenguistes» sont de retour

24 juillet 2013

Grandes vacances : les «Mbenguistes» sont de retour

  • Douanes
    Le logo de l’administration des douanes camerounaises

    Depuis quelques semaines, nos frères et sœurs qui vivent de l’autre côté de la Méditerranée et de l’Atlantique sont revenus au pays avec… plein d’histoires.

La palme d’or du récit revient à ma cousine qui revient d’Ukraine où elle fait des études de médecine. Depuis son retour à chaque fois que nous nous rencontrons, elle a toujours une petite anecdote à partager. Après deux ans passés au pays de Ioulia Tymochenko, c’est pourtant les minutes passées dans les couloirs de l’aéroport de Yaoundé en arrivant qui l’ont le plus marquée. Sa descente d’avion, raconte-t-elle, a été un mélange de joie et de frustration. La joie de retrouver le pays natal après si long exil. Elle a duré un court instant. Puis le reste a été la frustration.

Il faut l’écouter décrire les agents de contrôle de l’aéroport. « Quand tu vois le visage de vos gens-là, tu sens que tu es vraiment arrivée au Cameroun. Ils te parlent comme si tu avais un problème avec eux », se plaint-elle. Dès son arrivée, elle dit être tombée sur une bonne femme bien ronde « au visage noir » (sic). Derrière son guichet de contrôle, la policière ne semblait pas particulièrement pressée pour apposer son tampon sur les documents des voyageurs munis d’un passeport camerounais. La jeune fille raconte que la fonctionnaire avait le cou tendu en permanence vers un box situé quelques mettre plus loin. C’est là qu’étaient reçus les passagers non camerounais, en majorité des Turcs puisque la correspondance était en provenance d’Istambul. Tout à coup, suivant en la matière ses collègues et plantant sur place la file des passagers brandissant leurs passeports camerounais, la bonne femme a élancé sa masse au petit trot vers le box d’en face. Une cohue dont l’objectif affiché était de tirer de ces étrangers le maximum d’euros et de gadgets à « dédouaner ».

Il a donc fallu attendre qu’une partie des fonctionnaires de la police des frontières soit sortie des poches des Turcs pour servir le reste des passagers. Ignorant les jurons et reprenant ses bonnes vieilles habitudes de femme acariâtre, la fonctionnaire dodue a repris sa place et a servi des cachets au compte-goutte. Une fois sortie de ce calvaire, ma cousine n’était pourtant pas au bout de ses peines. Alors qu’elle s’apprêtait à franchir la dernière grille et que nous la voyions déjà, elle est tombée nez à nez avec une dame de l’administration des douanes. « Que cherche encore celle-ci ? », l’avons-nous entendue demander avec humeur ?

–          Tu as dédouané ton ordinateur là a fait la douanière, sans s’occuper du regard que lui lançait la jeune fille ?

–          Quoi, un appareil que j’ai acheté depuis deux ans. Je vous ai dit que je suis une commerçante ?

–          Tu dois le dédouaner.

Protégeant son ordinateur portable qui pointait un de ses angles hors de son cabas, la jeune dame n’a eu la soirée sauve que grâce à l’intervention d’un officier des douanes. Il n’y avait pas pour cet autre fonctionnaire, matière à créer un scandale.

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Commentaires

JosianeKouagheu
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William, c'est cette réalité qui caracterise notre pauvre pays. C'est si honteux mais, que faire? La douane au Cameroun est un enfer. Tu sais, au niveau du Port autonome de Douala, j'ai fait une enquête l'année dernière avec Marie-Louise Mamgue aujourd'hui au quotidien Le Messager. Et nous avons decouvert que le vol faisait partie de la vie des douaniers. Misère William! Ta cousine comme de millions de Camerounais, subit une torture devenue loi!

William Bayiha
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C'est terrible... Si dès la descente d'aéroport les gars commencent à rançonner les gens. Tu dois savoir à quel point la corruption est dans les mentalités.

Eric
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lorsqu'on veut peindre le tableau en noir on trouve des raisons mais soyons un peu objectif. Le problème c'est les frais de douanes ou c'est la manière de les réclamer? La fameuse cousine semble ne pas savoir à quoi renvoie les frais de douanes. Il ne suffit pas que 2 années soient passées ou alors de ne pas être commerçant moi-même je ne suis pas un expert des taxes douanières mais je pense que les usagers camerounais exagèrent aussi un peu. Dans tout le récit il y a des détails inutiles et malveillants sur la corpulence et le comportement de la fonctionnaire mais aucun indice ne décrit la cousine ni les autres protagonistes (turcs par exemple). Quelle est cette mauvaise mentalité de toujours se dénigrer et s'insulter qu'on retrouve chez les africains noirs? Reconnaissons respectueusement que le système a des failles tout en étant poli et courtois. En plus ça aurait été mieux d'aller plus loin en cherchant les causes de ces comportements et même proposer des solutions.

William Bayiha
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Bonsoir Eric. Je comprends ton courroux. Mais il s'agit d'une histoire que j'ai entendu et que j'ai imparfaitement retranscris je te l'accorde. Maintenant, je veux dénoncer quelque chose. La corruption existe bel et bien dans nos aéroports et ailleurs, je ne pense pas que la gamine l'a inventée. Primo. Deuzio, n'étant pas douanier moi-même je me perds sûrement en conjectures lorsque je pense qu'il est particulier de dédouaner un objet à usage personnel, visiblement non destiné à la vente. Sinon, on devrait dédouaner les vêtements que l'on porte, les bijoux, le téléphone portable, le casque et pourquoi pas les bouquins et les journaux que l'on peut avoir pris à l'aéroport de départ.
Ceci dit, je te donne parfaitement raison sur le manque de profondeur de l'article. J'essaierai de faire plus la prochaine fois. Merci de l'intérêt.

gamen
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mon frère vous avez des lunettes claires que s'invite tous les autres à porter et ôter les noirs car avec les lunettes noirs, on ne voit que le noir jamais du bon.