William Bayiha

Etudiant en Master et Journaliste ?

 

  • Comment être à la rédaction et en classe en même temps.

Ma journée commence très tôt le matin disons vers quatre heures ou une demie heure plus tôt si j’ai des devoirs à terminer ou à rendre. A six heures, j’écoute le journal du Poste national de la CRTV pour avoir l’agenda administratif de la journée. Ça peut aider lors de la conférence de rédaction. En écoutant les informations, je me prépare et dès 06h 45, je prends mon taxi pour être en classe avant 7h30. Il faut surtout éviter les embouteillages. Ça c’est quand j’ai cours très tôt le matin. Pour la journée de jeudi et vendredi, c’est plus simple.

Le reste de la semaine donc, je suis en classe pour le cours du matin. Je le suis pendant une heure pour me faire une idée de la leçon. Puis je sors, je fonce en ville pour la conférence de rédaction qui se tient entre 09 heures et 09 heures et demie. Je m’arrange à prendre un sujet qui me permette de suivre les cours de l’après-midi. Il s’agit surtout des sujets magazines, des dossiers qui s’étalent sur un, deux ou plusieurs jours. Mais il arrive d’avoir à faire un reportage ponctuel. Je le fais surtout quand la collecte me prend moins d’une heure. Je vais en cours et je rédige seulement à la fin de la classe.

Pourquoi je fais tout ça ?

J’ai besoin d’argent et de diplômes. Les deux semblent être incompatibles mais ce n’est qu’une apparence. Les cours que je perds, je les rattrape soit en copiant chez des amis soit en approfondissant les axes via internet notamment. Surtout je ne manque jamais des travaux dirigés. C’est toujours insuffisant je sais. Mais le mieux serait d’avoir une bourse pour faire des études normalement. Ce n’est pas le cas, donc en tant qu’adulte je dois me battre pour m’en sortir. C’est dur mais au moins ça un avantage ; je me tape au moins quatre fois par jour le trajet qui sépare le campus à la rédaction. Un marathon forcé bon pour le cœur !


La société civile se frotte les mains

  • Poing lévé
    La société civile se sert des slogans comme celui-ci pour séduire les bailleurs de fond.

    Les élections arrivent

A la veille des échéances électorales au Cameroun c’est l’effervescence. Les partis politiques se préparent – ou font semblant de le faire, les institutions de régulation du processus électoral communiquent, les administrations et le régime font comme s’ils n’avaient pas participer à bidouiller le système en leur faveur. Bref tout le monde est content. Tout le monde sauf deux catégories d’acteurs : la société civile et les organisations internationales qu’elles soient étatiques ou non.

Les organisations internationales – ou partenaires internationaux s’inquiètent de la qualité du scrutin. Il faut bien ; des intérêts économiques ne sont jamais loin. La société civile indexe la faiblesse du système électoral. Il ne faut jamais oublier qu’on ne prête qu’aux riches. Mais ce n’est en fait que la façade. Cette société civile vise une chose : donner aux partenaires internationaux l’impression qu’ils sont des interlocuteurs, des groupes de pression capables d’infléchir les positions du pouvoir et pacifier le processus électoral. Mais qu’arrive t-il à la fin ? Fraudes, corruption, mea culpa. L’argent a été dépensé pour RIEN. Et l’année d’après nouvelles élections et pan ! Tout recommence. Récemment, l’Union européenne a remis 1 000 000 € à quatre organisations de la société civile. Et ce 22 octobre 2012, c’est l’ambassadeur de la République d’Allemagne au Cameroun, qui a confirmé avoir versé 38 000 000 € à une organisation. Ce n’est pourtant qu’un début alors que la date des élections de 2013 n’est pas encore connue.


Journaliste dans un quotidien privé au Cameroun ?

  • Tu parles d’un rêve

C’est une très mauvaise idée de travailler pour un journal privé au Cameroun. Je vous le dit en connaissance de… conséquence. Moi, vous le savez je pointe au chômage dans un quotidien de la place. Quoi ?! Non, il n’y a pas d’erreur. Je suis au chômage en travaillant pour un quotidien. Je suis en stage préemploi prolongé. Vous voyez ce que je veux dire ? Eh bien pourquoi je suis aussi dur avec le métier que je fais ? Pour trois petites raisons – En fait il y en a plus mais je veux me reposer.

Dur labeur
Privé et public se battent pour l’information. Mais la considération n’est pas équitable.

1- Les gens vous prennent de haut. Que ce soit les responsables administratifs ou les journalistes travaillant pour les médias d’Etat comme la CRTV ou Cameroon Tribune. Même si d’une manière générale vous avez la même formation que ces fonctionnaires et ces journalistes fonctionnarisés, ou plus ! C’est frustrant.

2- Vous êtes toujours fauchés. Cette raison vous pousse à des fautes professionnelles graves comme attendre le gombo. C’est quoi le gombo ? Non mais c’est la petite prime que les organisateurs des événements programmés réservent aux journalistes « pour payer le taxi ». Allez ne m’interrompez plus ! (lol)

3- Vous n’avez aucune garanti par rapport à votre emploi (ne me parlez même pas de salaire). Comme vous êtes stagiaire permanent, votre patron peut décider de vous limoger quand il veut. Un peu comme dans le reportage d’Envoyé Spécial de France 2 sur la vie de merde des stagiaires en France. Il faut croire que l’exploitation des jeunes professionnels n’a pas de frontière.

Sans froisser les sceptiques, on peut donc dire que travailler pour la presse privée au Cameroun est une tâche stressante. Mais comme toujours quand on a pas le choix, on fait avec. En d’autres termes, on aime ce qu’on fait. Même si ça nous fend le coeur de l’écrire.


Ouf enfin c’est fait

J’ai enfin un blog Mondoblog qui fonctionne, presqu’un emploi de journaliste, presque sûr que je veux faire du journalisme politique dans un quotidien et des émissions service à la radio, presque sûr que je vais poster dans ce blog des histoires politiques et d’autres sur mon vécu de jeune journaliste, je suis presque certain qu’il y aura de belles histoires, de laides et d’autres ni bonnes ni mauvaises. Je suis certain d’une chose ; c’est que je suis un journaliste d’aujourd’hui… Un Journaliste presqu’engagé.