Grandes vacances : les «Mbenguistes» sont de retour
-
Depuis quelques semaines, nos frères et sœurs qui vivent de l’autre côté de la Méditerranée et de l’Atlantique sont revenus au pays avec… plein d’histoires.
La palme d’or du récit revient à ma cousine qui revient d’Ukraine où elle fait des études de médecine. Depuis son retour à chaque fois que nous nous rencontrons, elle a toujours une petite anecdote à partager. Après deux ans passés au pays de Ioulia Tymochenko, c’est pourtant les minutes passées dans les couloirs de l’aéroport de Yaoundé en arrivant qui l’ont le plus marquée. Sa descente d’avion, raconte-t-elle, a été un mélange de joie et de frustration. La joie de retrouver le pays natal après si long exil. Elle a duré un court instant. Puis le reste a été la frustration.
Il faut l’écouter décrire les agents de contrôle de l’aéroport. « Quand tu vois le visage de vos gens-là, tu sens que tu es vraiment arrivée au Cameroun. Ils te parlent comme si tu avais un problème avec eux », se plaint-elle. Dès son arrivée, elle dit être tombée sur une bonne femme bien ronde « au visage noir » (sic). Derrière son guichet de contrôle, la policière ne semblait pas particulièrement pressée pour apposer son tampon sur les documents des voyageurs munis d’un passeport camerounais. La jeune fille raconte que la fonctionnaire avait le cou tendu en permanence vers un box situé quelques mettre plus loin. C’est là qu’étaient reçus les passagers non camerounais, en majorité des Turcs puisque la correspondance était en provenance d’Istambul. Tout à coup, suivant en la matière ses collègues et plantant sur place la file des passagers brandissant leurs passeports camerounais, la bonne femme a élancé sa masse au petit trot vers le box d’en face. Une cohue dont l’objectif affiché était de tirer de ces étrangers le maximum d’euros et de gadgets à « dédouaner ».
Il a donc fallu attendre qu’une partie des fonctionnaires de la police des frontières soit sortie des poches des Turcs pour servir le reste des passagers. Ignorant les jurons et reprenant ses bonnes vieilles habitudes de femme acariâtre, la fonctionnaire dodue a repris sa place et a servi des cachets au compte-goutte. Une fois sortie de ce calvaire, ma cousine n’était pourtant pas au bout de ses peines. Alors qu’elle s’apprêtait à franchir la dernière grille et que nous la voyions déjà, elle est tombée nez à nez avec une dame de l’administration des douanes. « Que cherche encore celle-ci ? », l’avons-nous entendue demander avec humeur ?
– Tu as dédouané ton ordinateur là a fait la douanière, sans s’occuper du regard que lui lançait la jeune fille ?
– Quoi, un appareil que j’ai acheté depuis deux ans. Je vous ai dit que je suis une commerçante ?
– Tu dois le dédouaner.
Protégeant son ordinateur portable qui pointait un de ses angles hors de son cabas, la jeune dame n’a eu la soirée sauve que grâce à l’intervention d’un officier des douanes. Il n’y avait pas pour cet autre fonctionnaire, matière à créer un scandale.
Commentaires